Par où commencer ?

Depuis  le 27 janvier je n’avais pas écrit d’article sur le blog… surement dû à mon état du moment flou et complètement perdu à tel point que je n’arrivais pas à rassembler mes idées…

Les fêtes de fin d’année furent vraiment difficiles à digérer… C’était illusoire de croire qu’un joli sapin, quelques cadeaux et un bon repas suffiraient à me faire oublier ma peine et ma douleur… (OK, je sais on est DEJA au printemps.. mais quand je dis que je suis à la bourre sur mes articles… ^^) J’ai voulu faire plaisir aux autres en les gâtant par des cadeaux, en leur proposant une jolie décoration mais i

l faut dire ce qui est, je me suis oubliée… Certes, Noël est une fête de famille et je suis la première à vouloir être entourée de mes sœurs… Mais cette année, ça n’aurait été que moi, je serais restée en pyjama le 24 et 25 au fond de mon lit à pleurer tout ce que je pouvais avec une grosse boite de bonbons… Mais bon, cela n’aurait pas changé la face de lune puisque ma fille est définitivement partie… Alors à quoi bon rester seule dans son coin quand on peut être entouré par les siens ?

Et puis les jours défilent et ne se ressemblent pas… les mois passent et le temps fait petit à petit son travail… La reprise n’a pas été simple… Je suis peut être exigeante envers moi-même et envers les autres mais ce regard de compassion m’exaspère vraiment… Parfois, j’aurais juste envie de partir loin avec ma valise sous le bras, là où personne ne me connait, là où personne ne connait mon histoire.. Je pourrais alors avancer et m’épanouir en tant que femme et non en tant que maman ayant perdu sa fille. Non pas que je veuille mettre ma fille de côté, ce n’est pas ce que je veux.. Mais me regarder continuellement avec cette compassion dégoulinante ne m’aide pas à avancer, ne m’aide pas à évoluer. En effet, je n’ai besoin de personne pour me rappeler que  ma fille n’est plus avec nous.. Chaque jour, chaque heure, chaque seconde est une épreuve avec cette fameuse réalité qui sait me piquer quand je m’y attends le moins… Alors s’il vous plait, cessez vos regards, vos attitudes.. n’ayez pas peur de nous inviter même si vous avez des enfants ! Nous sommes grands et si nous n’avons pas envie, nous saurons vous le dire ;-)

Ce qui m’est aussi difficile à accepter, ce sont les parents qui se plaignent de ne pas dormir, d’avoir leurs enfants malades, qu’ils ne rangent pas leurs chambres, l’excitation de Noël etc... (Concernant ce paragraphe, seuls les parents ayant perdu un enfant pourront comprendre ce que je ressens) J’ai envie de dire : regardez autour de vous et réfléchissez cinq minutes ! Je suis la première à me plaindre, la preuve je suis en train de le faire en ce moment même mais ces parents-là n’imaginent pas la chance qu’ils ont d’avoir leurs enfants tout près d’eux… et en bonne santé ! Relativisez et ouvrez les yeux… Oui c’est le quotidien de parents que de passer des heures en salle d’attente car les enfants sont malades et que les microbes ne passent pas, oui c’est normal que les enfants jouent et que par conséquent, les chambres ressemblent à un lieu de bataille digne de la 2^ème Guerre Mondiale ! Mais qu’est-ce que je ne ferais pour connaitre tout ça : pouvoir câliner ma fille car elle a fait un mauvais rêve, rentrer dans une négociation terrible car elle ne veut pas de son pot de carotte poulet épinard car elle aurait décrété que cela ne lui convenait pas, partir se balader au bord de la mer avec un magnifique soleil, sauter dans les flaques d’eau avec des bottes en caoutchouc comme font tous les enfants sans exception. Mais non, moi je dois me contenter de lui apporter les plus belles fleurs du monde entier pour rendre son chez elle un plus beau chaque jour. Quand j’ai envie de lui faire un câlin, je ne peux QUE m’assoir à côté d’elle et laisser mon esprit rêver à ce qu’aurait pu être ma vie avec elle… Je ne peux QUE lui faire des bisous volés en regardant le magnifique ciel étoilé.

Lorsqu’on est parent, nos enfants font partis intégrante de nos vies mais il y a des milliers de façons de faire et dans certains moments, cette façon nous est imposée sans qu’on puisse donner notre avis.. Alors la vie continue et même si on en parle moins, je sais au plus profond de moi que ma fille a marqué les esprits par ses cheveux bruns et ses jolis sourires…